Le parcours d’une femme d’engagement qui lutta auprès de son mari, Messali Hadj, pour l’indépendance de l’Algérie (lundi 26 janvier à 23 h 30 sur France 3)

C’est une femme engagée que l’Histoire a oubliée. Même dans son village lorrain, très peu de gens avaient entendu parler d’Emilie Busquant (1901-1953). Il a fallu attendre 2003 et la pose d’une plaque commémorant l’anniversaire de sa mort sur un des murs de sa maison natale, à Neuves-Maisons (Meurthe-et-Moselle), pour savoir qui elle était. « Dans mon cœur de Française, il n’y a pas de frontière dans la lutte pour la liberté », peut-on lire sur cette pierre où l’on découvre qu’elle fut l’épouse de Messali Hadj, le fondateur du Mouvement national algérien, auprès duquel elle a lutté pour l’indépendance de l’Algérie.

Le goût de la justice

C’est en octobre 1923 que sa vie bascule : dans son petit appartement, sa voisine lui présente un ami, venu à Paris, comme elle, pour échapper à la misère et trouver un travail. Lui arrive d’Algérie. Emilie, 22 ans, fille d’un anarchiste syndicaliste, a, depuis l’enfance, le goût des combats pour la justice. Avec Messali, 25 ans, ils vont ensemble se battre pour que ce qui était alors un département français devienne une nation à part entière. Ils vont même créer, en 1926, avec le soutien des communistes français, le premier parti politique indépendantiste algérien : l’Etoile nord-africaine.

Son mari sera à plusieurs reprises emprisonné par les autorités françaises. Lors de ces différentes détentions, Emilie Busquant n’hésitera pas à assumer la responsabilité du mouvement national. C’est de ses mains que fut cousu le premier drapeau algérien.

Le couple raconté par leur fille

Emilie Busquant, une passion algérienne revient sur le parcours méconnu de cette militante. Rabah Zanoun, le réalisateur, a choisi de faire raconter la destinée de ce couple improbable par leur fille Djanina Messali-Benkelfat. C’est elle qui retrace la vie amoureuse et politique de ses parents en se rendant à Neuves-Maisons, à Paris, à Tlemcen et même dans une prison algérienne. Avec douceur, leur fille, aujourd’hui âgée de 76 ans, nous plonge dans une époque tendue et évoque une femme qui a su au nom de la liberté – et parce qu’elle se sentait profondément française – tenir tout à la fois son rôle de mère, d’épouse et de leader politique. Ce documentaire exhume un personnage passionnant et passionné qui mérite pleinement sa place dans l’histoire de France et d’Algérie.

« Emilie Busquant, une passion algérienne », de Rabah Zanoun (France, 2014, 52 min). Lundi 26 janvier à 23 h 30 sur France 3.


En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/televisions-radio/article/2015/01/26/emilie-busquant-la-plus-algerienne-des-francaises_4563515_1655027.html#MgCiEmbZsQ0TKP4T.99

Plus Lus

  • Tous

  • Année

  • Semaine