Le moudjahid et écrivain, le lieutenant de l’ALN Rachid Adjaoud, nous a quittés hier à 5 h du matin à l’âge de 79 ans. L’auteur de « Dernier témoin », un ouvrage témoignage consacré au congrès de la Soummam, a été terrassé par un accident cardiaque à l’EPSP de Seddouk, dans la wilaya de Béjaïa, où il était admis suite à un malaise.

Il sera enterré aujourd’hui dans son village natal, Tibouamouchine à Seddouk, après la prière du Dohr, a annoncé sa famille hier. Dès que la nouvelle s’est répandue, le domicile et bureau du défunt, situé en plein centre de Seddouk, ont été pris d’assaut par des citoyens et personnalités de la région, des moudjahidine, etc.

Son bureau, situé dans son domicile, est devenu un véritable musée où sont exposés des photos de moudjahidine et de martyrs de la Révolution. Une grande émotion et de la tristesse ont été ressenties par la population de la région et sa famille et tous ceux qui l’ont approché et connu.

Pour rappel, il avait participé au forum organisé par le journal El Moudjahid et l’association nationale Mechaâl Echahid à Ouzellaguene à l’occasion du 20 Août. L’auteur de l’ouvrage Le dernier témoin sur l’histoire du congrès de la Soummam est né le 2 février 1937 à Seddouk, dans une famille modeste de quatre enfants. Scolarisé en 1944 à l’école primaire du village Seddouk Ouadda, il obtient son certificat d’études en 1953.

Il est arrêté durant sa scolarité avec un autre camarade de classe pour des graffitis pour la libération de Messali Hadj. Il était employé comme vacataire à la mairie de Seddouk avant de rejoindre une cellule du MTLD avec d’autres compagnons.
En 1955, il créa avec ces mêmes militants la première cellule logistique pour aider les combattants qu’il a rejoints en 1956.

Le 20 août 1956, alors qu’il n’avait que 18 ans, il a été recruté pour faire partie du secrétariat du congrès avec Tahar Amirouchène, Abdelhafid Amokrane et Hocine Salhi, pour assurer la frappe des résolutions de la plate-forme de la Soummam avec deux dactylographes. Et depuis, il a été pris par Amirouche pour faire partie de son secrétariat particulier.

« Grâce à l’application des résolutions et à la nouvelle organisation des wilayas et la naissance de la wilaya III, la lutte armée s’est amplifiée et des succès importants ont été remportés tout au long des années qui précédèrent l’indépendance », souligne-t-il dans son livre où il estime que le congrès de la Soummam était une rencontre organique qui a organisé la lutte armée et le peuple.

Membre de la commission du cessez-le-feu en 1962, il quittera l’ANP en avril 1964 à sa demande, suite à des blessures de guerre. Après l’indépendance, il assuma les fonctions de directeur des hôpitaux durant une trentaine d’années.

Député à la deuxième législature et membre du comité central du FLN jusqu’à 2010, il quitta la politique pour se consacrer à l’écriture de ses mémoires. Il écrit ainsi « Le dernier témoin » qui sera édité en 2012 aux éditions Casbah et dans lequel il relate son parcours de 1937 à 1955, et un second ouvrage, « La guerre de libération ».

https://www.jeune-independant.net/le-moudjahid-rachid-adjaoud-nest-plus/

 

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